Le système financier mondial tel que nous le connaissons aujourd’hui a été conçu pendant la période coloniale afin de permettre l’extraction des richesses des colonies vers les empires. Le système financier mondial tel que nous le connaissons aujourd’hui a été conçu pendant la période coloniale afin d’organiser l’appropriation et l’extraction des matières premières sur lesquelles reposait la prospérité des puissances coloniales.

À ce jour, le modèle dans lequel les multinationales extraient les richesses des anciens pays colonisés grâce au financement des banques et des compagnies d’assurance principalement issues des pays du Nord, perdure. Le « Nord global » fait référence à une position de pouvoir et de richesse dans le système économique mondialisé actuel, ainsi qu’à son histoire de pillage. Les pays d’Europe occidentale, les États-Unis d’Amérique ou l’Australie ont bâti leur richesse en exploitant les populations et les terres d’autres régions. La décolonisation doit passer par la reconnaissance de ce passé, la redistribution du pouvoir et la redéfinition des règles établies à cette époque et qui continuent d’avoir un impact sur nous aujourd’hui.

Aujourd’hui, les pays qui se sont enrichis grâce à l’exploitation coloniale détiennent un pouvoir disproportionné au sein des institutions qui régissent le système économique et financier mondial, telles que le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale et la Banque des Règlements Internationaux. Cela a permis par exemple aux pays riches d’utiliser leur position de pouvoir en tant que créanciers pour dicter la politique économique et faire baisser les prix de la main-d’œuvre et des ressources dans les pays débiteurs à leur avantage, accumulant et concentrant ainsi encore plus de capital. Chaque année, les pays du Nord global drainent du Sud des matières premières d’une valeur de 2200 milliards de dollars, soit suffisamment pour mettre fin à l’extrême pauvreté dans le monde, et ce, quinze fois.

Les pays du Sud réclament depuis longtemps une répartition plus démocratique du pouvoir dans le système financier mondial, une revendication qui a récemment pris un nouvel élan avec l’Initiative de Bridgetown présentée par la Première ministre de la Barbade, Mia Mottley. Cette initiative prévoit notamment l’annulation de la dette injuste des pays les plus touchés par l’effondrement climatique et l’octroi par la Banque Mondiale de financements aux pays les plus vulnérables au climat qui ont le moins contribué à la crise. Les pays pollueurs qui ont provoqué la crise climatique doivent payer leur dette climatique aux pays les plus touchés.

Dans le même temps, avec la concentration croissante du capital, la poursuite de la privatisation et l’aggravation des inégalités, même dans les pays les plus riches, le système financier ne fonctionne actuellement pas dans l’intérêt de la majorité de la population. Cela est une fois de plus apparu de manière dramatique lorsque la guerre de la Russie contre l’Ukraine et la hausse des prix du gaz ont permis aux entreprises du secteur des énergies fossiles et aux banques d’enregistrer des bénéfices records, tandis que l’inflation et la hausse des factures alimentées par le gaz ont laissé de nombreuses personnes dans l’incapacité d’assumer leurs dépenses ne serait-ce que de première nécessité au quotidien.

Bien que nous soyons touchés de différentes manières, le système financier actuel ne fonctionne pas dans notre intérêt, mais privilégie les profits à court terme d’une minorité. Nous pouvons changer cela.

Démocratiser et décoloniser le système financier signifie redistribuer le pouvoir et la richesse de manière plus équitable et veiller à ce qu’il fonctionne dans l’intérêt commun, en donnant la priorité à la santé et à l’éducation, à la souveraineté alimentaire et à la protection sociale, aux droits du travail et à la restauration de la nature. Cela signifie également vivre en harmonie avec le monde vivant dont nous faisons partie, en abandonnant un modèle économique qui repose sur l’accumulation de richesses et l’exploitation infinie des ressources. Nous devons au contraire rééquilibrer notre économie afin que la richesse et le pouvoir restent entre les mains des populations locales, en garantissant à chaque individu une vie saine et autodéterminée.

Si vous souhaitez vous impliquer et vous joindre à nous pour démanteler le système financier actuel, contactez-nous !