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Nous sommes un réseau grandissant d'activistes, de défenseurs de la terre, de collectifs, et d'économistes qui se réunissent pour reprendre le pouvoir sur le système financier.

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Luttes

SI LE FINANCEMENT QUI REND POSSIBLE L'EXTRACTIVISME
PROVIENT DU NORD,

la majeurité de l'extraction et de la destruction a lieu dans ce qu'on appelle le "Sud", où les paysans et les communautés indigènes sont souvent dépossédés pour faire place à de nouveaux projets d'infrastructure énergétique. Les ressources y sont extraites, puis exportées vers le Nord, où elles sont consommées et où des marges bénéficiaires sont réalisées. Les communautés qui se trouvent en première ligne de l'extractivisme n'ont d'autre choix que de résister, ce qui a souvent des répercussions désastreuses, notamment la criminalisation et le meurtre. En même temps, ce sont elles qui sont les plus touchées par la crise climatique. À Bâle, plusieurs luttes pour la defense du territoire se sont rassemblées au sein de la Coalition Globale des Peuples face à l'Extractivisme. Cette page raconte leurs histoires de résistance :


1. Ouganda, Tanzanie et République démocratique du Congo : Stop à l’EACOP, le plus long oléoduc du monde

À l'heure où nous savons que toute nouvelle extraction de pétrole et de gaz enterrera la limite de 1,5 °C, la construction du plus long oléoduc du monde ne semble évidemment pas être la meilleure idée. C'est pourtant exactement ce qui se passe en Ouganda et en Tanzanie avec le projet d'oléoduc est-africain (EACOP). Ce projet a déjà des conséquences désastreuses pour la population locale et l'environnement : des centaines de milliers de personnes ont été déplacées et de grandes parties de l'oléoduc seront construites dans le bassin du lac Victoria, le plus grand lac d'eau douce d'Afrique, dont 40 millions de personnes dépendent pour leur eau potable. Le projet est réalisé par le géant pétrolier français Total, avec le soutien de la Chinese National Offshore Oil Corporation (CNOOC) et des gouvernements ougandais et tanzanien. Alors que de nombreuses banques commerciales ont refusé de fournir des fonds en raison de préoccupations environnementales et sociales, les grandes banques européennes qui financent traditionnellement Total n'ont pas encore clarifié leur position.
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2.  Colombie : Assassinat des défenseur.x.ses de la nature

Les projets d'extraction menés par les entreprises internationales en Colombie se font au détriment des droits de l'homme et entraînent la destruction des communautés et de la nature. Les entreprises à la tête de ces projets sont des majors du commerce des matières premières et de l'exploitation minière, telles que Glencore (Suisse), BHP Billiton (Australie) et AngloGold Ashanti (Angleterre). Elles opèrent souvent sur des territoires autochtones, déplaçant des populations et détruisant les moyens de subsistance de milliers de personnes. De même, des sociétés telles que Shell (Royaume-Uni), Repsol (Espagne), Ecopetrol (État colombien) et Cepsa (Espagne) exploitent le pétrole et le gaz dans la mer des Caraïbes et les plaines orientales. Ces entreprises agissent en toute impunité, sans aucune intervention du gouvernement colombien et avec la complicité de groupes paramilitaires. Les personnes qui s'opposent à ces opérations, souvent issues des communautés autochtones, mettent leur vie en danger. La Colombie compte le plus grand nombre d'assassinats de défenseur.x.ses de l'environnement en Amérique latine. Rien qu'en 2019, 64 personnes ont été tuées.

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3. Sénégal : La lutte pour les écosystèmes marins continue

Les écosystèmes marins du Sénégal sont fortement menacés par l'exploitation imminente du gaz et du pétrole par Total et d'autres sociétés pétrolières et gazières. Ils mettent également en péril les moyens de subsistance des communautés locales qui dépendent largement de la pêche et de l'agriculture. Les déversements de produits toxiques, en particulier, qui entraînent souvent des interdictions de pêche, menacent le mode de vie des communautés locales. Le projet d'exploitation de minéraux lourds prévu par Astron Carnegie ne fait qu'aggraver la situation. Il met en danger la vie marine, notamment les tortues et les crustacés, contribuerait à l'érosion marine et détruirait les forêts de mangroves et les terres arables. La majeure partie de l'économie locale dépend de ces écosystèmes fertiles. La corruption institutionnelle a entaché l'attribution des concessions à des entreprises telles que Petro-Tim Limited et BP, entraînant un scandale de 10 milliards de dollars. Malgré ces difficultés, de grands efforts ont été déployés pour créer une zone marine protégée. La lutte contre la destruction du littoral dure depuis 18 ans, avec la mobilisation sans faille de la communauté rurale de Kataba, dans la région de Casamance.

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4. Mexique : Fracturation hydraulique dans les territoires autochtones

Dans la région de Huasteca, où plus de la moitié de la population est autochtone, des entreprises étrangères veulent exploiter le pétrole et le gaz par la technique destructrice de la fracturation hydraulique. Elles font fi des droits légitimes des communautés locales - telles que les peuples nahuatl et tenek - sur leurs territoires ancestraux. La résistance des communautés a jusqu'à présent réussi à empêcher la fracturation dans cette région. Cependant, l'approvisionnement en eau de la région est également menacé par un projet d'aqueduc, qui vise à détourner les cours d'eau vers une zone semi-désertique où se trouvent des puits de fracturation en activité. S'il était réalisé, ce projet menacerait à la fois les écosystèmes de la Huasteca et la vie de ses habitant.x.es. Bien que la pression exercée par les communautés ait incité le président Lopez Obrador à publier une déclaration contre la fracturation au Mexique, des facteurs d'influence tels que les lobbies des entreprises ont conduit le gouvernement à accorder des concessions d'extraction contre la volonté de la population locale. La plupart des entreprises impliquées sont européennes ou financées par des institutions européennes, notamment Eni Mexico (Italie), BP (Royaume-Uni), Shell (Royaume-Uni) et Total (France).

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5. Pérou : Des marées noires à n'en plus finir

Des entreprises comme Perenco (France) et Repsol (Espagne) ont provoqué des désastres écologiques majeurs au Pérou par le biais de vastes projets d'exploitation d'hydrocarbures et de pétrole, faisant peser une menace importante sur les communautés autochtones. Des marées noires massives ont infligé des dommages irréversibles à l'écosystème marin et ont gravement affecté l'économie locale de la pêche. En janvier 2022, par exemple, une marée noire provoquée par Repsol a déversé 6 000 barils de pétrole dans la mer. Il ne s'agit pas d'un accident exceptionnel. Des dizaines de déversements de pétrole le long de la côte péruvienne et en Amazonie péruvienne sont signalés chaque année. Ces crimes contre l'environnement s'inscrivent dans un schéma néocolonial récurrent, dans lequel des entreprises européennes, souvent financées par des banques européennes, extraient des ressources du Sud au détriment des populations locales et de l'environnement. Ils violent les droits des peuples autochtones - en particulier en Amazonie - et contribuent à la criminalisation, voire à l'assassinat, des défenseur.x.ses de l'environnement.

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6. Argentine : les conséquences dévastatrices de la fracturation sur la santé publique

La région argentine de Vaca Muerta est l'une des plus grandes réserves de pétrole et de gaz de schiste au monde, où la fracturation provoque d'énormes dégâts. La pénurie d'eau est exacerbée car des millions de litres sont utilisés dans le processus de fracturation, ce qui entraîne de graves pénuries et la contamination des sols et des rivières. Les cas de cancer du poumon, de leucémie infantile et d'autres maladies, ainsi que les problèmes de santé mentale, ont fortement augmenté. Les communautés locales, y compris les groupes autochtones Mapuche, sont confrontées à des déplacements forcés. Malgré ses effets dévastateurs, le Fonds monétaire international (FMI) a fait pression pour que Vaca Muerta soit ouverte aux multinationales pour la fracturation, notamment la française Total, la britannique Shell, l'espagnole Repsol et des sociétés américaines comme ExxonMobil et Chevron. L’exploitation est financée par des banques européennes telles que Crédit suisse, UBS, la Banque nationale suisse, HSBC et Barclays. Diverses compagnies d'assurance, comme la française Axa, sont également impliquées. 

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7. Philippines : L'un des habitats marins les plus riches en biodiversité sacrifié pour le GNL

Le passage de l'île Verde (VIP) aux Philippines, connu pour sa biodiversité marine exceptionnellement riche, est menacé par l'expansion à grande échelle des terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL). La zone, située dans le Triangle de Corail, est appelée à devenir une plaque tournante du GNL en raison de sa position stratégique entre l'Asie et les Amériques. Cette situation a de graves conséquences pour la vie marine et les communautés qui en dépendent. Une marée noire dans le passage de l'île Verde a déjà causé des dommages dévastateurs aux communautés côtières et à la biodiversité. Les projets de GNL proposés contribueraient à la pollution toxique, augmenteraient les activités de transport maritime, perturberaient les cycles de reproduction de la vie marine, décimeraient les poissons et déplaceraient les communautés côtières. Shell et d'autres entreprises comme Linseed Field Power Corporation, Atlantic Gulf & Pacific Company (AG&P) et San Miguel Corporation figurent parmi les entreprises concernées. Elles bénéficient du soutien financier d'UBS, d'Allianz, de Blackrock et d'autres encore.


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8. Inde : Un géant asiatique rase des arbres et des maisons pour extraire du charbon

En Inde, la principale lutte contre les énergies fossiles concerne toujours le charbon, et le gouvernement indien fait tout pour taire les informations qui s'y rapportent. En 2017, le groupe Adani prévoyait d'installer une centrale électrique de 1600 MW dans l'État du Jharkhand, dans le but d’importer du charbon d'Australie et d’exporter la totalité de l'électricité produite vers le Bangladesh. Les personnes concernées n'étaient pas prêtes à céder leurs terres car le projet n'était pas d'utilité publique et les terres en question étaient des terres irriguées à cultures multiples. Le projet Adani a néanmoins rasé des arbres et des maisons pour extraire du charbon, créant ainsi des conflits communautaires dans toute l'Inde. Les populations autochtones, les utilisateurs traditionnels des terres et les communautés de pêcheur.x.ses se sont courageusement attaqués aux projets de l'entreprise afin de défendre leurs moyens de subsistance et leurs modes de vie. Ils et elles ont protesté partout : sur mer et sur terre, dans les villages et dans les villes, dans les forêts et dans les rues.

9. Canada : Un gazoduc géant viole les droits des populations autochtones

Le gazoduc Coastal GasLink (CLP) est un projet de 670 kilomètres destiné à transporter du gaz naturel de l'Alberta à la frontière de l'Alaska. Bien que le projet soit sur le point d'être achevé, il s'est heurté à une forte opposition de la part des communautés autochtones, dont la majorité n'est pas d'accord avec sa construction. Jamais n'ont-elles donné leur accord pour que le gazoduc passe sur leurs terres. Alors qu'une seule communauté a accepté le projet, le site web de CLP parle de "leadership indigène", ce qui a nourri les sentiments négatifs de la majorité des opposants. Les communautés qui résistent comme les défenseur.x.ses des terres Wet'suwet'en risquent de subir de graves violations des droits de l'homme et d'être criminalisées.

Plus d'informations à ce sujet (Anglais):
https://www.amnesty.org/en/latest/news/2022/10/canada-pipeline-indigenous-territory-endangers-land-defenders/

10. Afrique du Sud : L'exploitation minière contre la volonté du peuple

Lorsque les sociétés minières explorent des terres, elles promettent souvent à la population locale une prospérité partagée. Mais lorsque les communautés s'opposent aux plans d'exploitation, leurs préoccupations sont souvent ignorées, ce qui provoque des conflits et des tensions. La société minière australienne Mineral Commodities Ltd (MRC) et ses activités d'extraction de sables minéraux et de titane sur la côte sauvage sud-africaine, qui menacent la communauté locale d'Amadiba, en est un bon exemple. Après avoir dénoncé le lobby minier local et le sabotage d'un projet d'écotourisme soutenu par l'UE, le chef de la communauté, Madoda Ndovela, a été assassiné. En réaction, la communauté locale a créé le Comité de crise d'Amadiba (ACC) pour défendre le droit des communautés autochtones africaines à rejeter les projets qu'elles ne soutiennent pas. Depuis, le conflit minier a donné lieu à d'autres assassinats politiques, soulignant encore davantage la nécessité de protéger les terres et de garantir le droit de consultation et de veto de la population locale.

Plus d'informations à ce sujet (Anglais):
https://aidc.org.za/want-right-say-no/